Incontinence post-partum, comment la déjouer ?
Beaucoup pensent à tort que l’incontinence post-partum est normale après un accouchement.
Bien que très courante pour de nombreuses femmes, elle n’est pas pour autant “normale” et il existe pléthore d’options de traitement que vous devez avoir en tête.
Ce type d’incontinence n’est donc pas fatidique et ne devrait pas vous gâcher la vie, voyons ensemble comment reprendre le contrôle de votre vessie.
Dans cet article
Qu’est-ce que l’incontinence post-partum ?
On appelle incontinence post-partum les fuites urinaires que peut avoir une femme après sa grossesse et son accouchement.
Pour de nombreuses femmes, cela peut se manifester lors d’une activité physique comme la course à pied ou tout exercice incluant des sauts, ou lors de toux/éternuement.
Selon une étude de 2004, ce type d’incontinence d’effort pourrait toucher près de la moitié des femmes durant leur grossesse.
Si vous mouillez régulièrement d’urine votre pantalon pendant la grossesse, vous êtes susceptible d’avoir des problèmes de vessie après la grossesse.
L’étude en question a en effet révélé que les femmes souffrant d’incontinence pendant la grossesse courent un risque trois fois plus élevé de développer une incontinence post-partum à trois mois de l’accouchement.
Comprendre l’incontinence urinaire
Il existe 3 grands types d’incontinence urinaire dont les jeunes (et moins jeunes) mamans peuvent souffrir :
- L’incontinence urinaire à l’effort : qui se produit lorsqu’il y a pression sur la vessie (toux, rire, éternuement, exercice)
- L’incontinence urinaire d’urgence : envie soudaine et irrépressible d’uriner, qui se traduit généralement par des fuites sur le chemin des toilettes.
- L’incontinence mixte : un mélange des deux.
Ces trois types d’incontinence urinaire peuvent survenir chez les femmes après la grossesse, bien que l’incontinence d’effort soit plus fréquente chez les jeunes femmes qui ont récemment accouché.
Notez que l’incontinence fécale peut également se produire après une grossesse, bien que beaucoup moins fréquente, elle nécessitera généralement une intervention chirurgicale pour la corriger.
Quelles sont les causes de l’incontinence post-partum ?
Les experts savent que le fait de porter un enfant augmente le risque d’incontinence urinaire post-partum, mais voici ils ne savent pas exactement quelle partie de la grossesse ou de l’accouchement cause ces problèmes.
L’incontinence post-partum pourrait être liée à plusieurs facteurs, dont la génétique et la façon dont on accouche.
Par exemple, les femmes qui accouchent par voie vaginale seraient plus susceptibles de souffrir d’incontinence post-partum après un accouchement vaginal plutôt que par césarienne.
C’est également le cas si vous :
- êtes en surpoids
- vous avez souffert d’incontinence pendant la grossesse
- avez eu des jumeaux/triplés
Il existe cependant quelques théories sur les causes dont une qui dit que l’incontinence a plus de chance de survenir si il y a eu lésion du plancher pelvien lors de l’accouchement.
Une autre avance que ces lésions pourraient être dues non pas à l’accouchement en lui même, mais aux 9 mois de labeur.
L’incontinence urinaire post-partum pourrait ainsi se produire parce que la grossesse exerce une pression et une tension sur les muscles du plancher pelvien, qui soutiennent également la vessie. Lorsque ces muscles sont affaiblis au fil du temps, par la croissance du bébé et par la pression exercée par la poussée pendant l’accouchement, le contrôle de la vessie peut être affecté.
On pense donc que l’incontinence post-partum est due à des changements dans les muscles pendant la grossesse plutôt qu’à l’accouchement en lui-même.
Comment prévenir l’incontinence post-partum ?
Si l’on pensait auparavant que l’épisiotomie aidait à protéger le plancher pelvien et à prévenir l’incontinence urinaire, l’étude de BioMed précitée a montré que ce n’était pas le cas.
La meilleure façon de traiter l’incontinence post-partum est encore de la prévenir, mais nombreusess sont les futures mamans à ne pas être informées sur la manière de protéger leur plancher pelvien pendant la grossesse.
Pour cela plusieurs solutions :
- pratiquer des exercices spécifiques et ciblés sur votre plancher pelvien avec un kiné
- en parler à votre médecin
- évitez les exercices à fort impact, tels que les sauts à l’élastique ou les sauts à la corde, qui peuvent exercer une pression supplémentaire sur le plancher pelvien
- maintenir un programme de renforcement musculaire tout au long de la grossesse, comme le yoga prénatal
Il n’y a aucune raison d’éviter de faire de l’exercice pendant votre grossesse, à moins que votre médecin ne vous ait imposé un alitement strict.
Des exercices réguliers peuvent vous aider à renforcer votre sangle abdominale et à protéger votre plancher pelvien.
Vous voudrez juste faire attention à travailler avec un coach qui connaît bien les modifications qu’engendre une grossesse et sait adapter les plans d’entrainement en conséquence.
Comme vos muscles abdominaux bougeront beaucoup pendant la grossesse, il est important de ne pas faire certains exercices qui les solliciteraient et risqueraient de blesser votre plancher pelvien.
Par exemple, il est généralement recommandé aux femmes enceintes d’éviter les exercices qui mettent fortement l’accent sur les abdominaux transverse.
Traitement de l’incontinence post partum
Le traitement de l’incontinence post-partum dépendra de la gravité de celle-ci, de la mesure dans laquelle elle affecte les activités quotidiennes de la femme et de la cause.
Malheureusement, l’incontinence post-partum ne disparaît pas d’elle-même avec le temps et peut s’aggraver si elle n’est pas traitée.
L’une des premières lignes de traitement de l’incontinence post-partum consiste à travailler avec un kinésithérapeute ou un thérapeute du plancher pelvien pour aider à renforcer les muscles du plancher pelvien.
En renforçant ces muscles qui soutiennent la vessie, une femme peut ainsi en retrouver le contrôle.
Selon l’étendue de l’incontinence, d’autres options de traitement pourront être menées en parallèle comme :
- la prise de médicaments pour réduire l’urgence et la fréquence des mictions
- la chirurgie de soutien de l’urètre pour réduire les fuites
- la stimulation des nerfs pour aider à réparer les nerfs qui se connectent à la vessie
En conclusion
L’incontinence post-partum n’est pas une fatalité, même si une grande majorité de mères en souffrent. Non, ce n’est pas “le prix à payer” pour avoir des enfants
Si cela vous arrive, n’ayez pas honte d’en informer votre médecin et de travailler avec un spécialiste du plancher pelvien pour aider à vous renforcer. Votre médecin pourra alors vous conseiller et s’assurer que ce n’est pas le signe d’un problème plus important, comme un prolapsus des organes pelviens.
Grâce à de bons conseils et une bonne thérapie, vous serez en mesure de reprendre le contrôle de votre vessie.