Tour d’horizon du prolapsus (descente d’organes)
Le prolapsus est une pathologie que l’on connaît aussi sous le nom de descente d’organes. Elle touche près de la moitié des femmes de plus de 50 ans, mais n’est diagnostiquée et traitée que dans 10 à 20% des cas.
En effet, étant assez embarrassante pour les personnes qui en souffrent, cette maladie n’est que rarement évoquée par les patientes.
Nous allons donc faire le tour de cette pathologie particulière, qu’il ne faut pourtant pas prendre à la légère. Car si le prolapsus n’est pas dangereux pour la santé, il est évident très handicapant, et peut mener à de nombreuses complications.
Dans cet article
Qu’est-ce que le prolapsus ?
On parle de prolapsus lorsqu’un ou plusieurs organes du bassin commencent à descendre. Tout comme de nombreux problèmes liés au plancher pelvien, la descente d’organes est due à un relâchement ou un affaiblissement des muscles de celui-ci.
En fait, le périnée, ou plancher pelvien, est constitué de muscles, de fibres et de ligaments qui permettent de maintenir les organes du bassin. En somme, ce sont ces muscles qui retiennent la vessie, le rectum, et l’utérus. Aussi, si ces différents éléments s’affaiblissent ou se distendent, cela entraînera un glissement de ces organes vers le bas.
On classe toutefois le prolapsus en trois différentes catégories. Le cystocèle est le type de descente d’organes le plus courant, et concerne la vessie. Il représente presque quatre cas sur cinq.
De son côté, l’hystérocèle est une descente de l’utérus, souvent dû à l’affaissement des parois vaginales.
Enfin, le rectocèle est le prolapsus du rectum. Mais il est le type de descente d’organes le plus rare parmi les patients.
Quels sont les symptômes de la descente d’organe ?
Le premier symptôme de cette problématique est généralement une sensation de lourdeur, une gêne au niveau du plancher pelvien. Ce désagrément va évidemment s’accentuer au cours de la journée, selon les activités que l’on fait.
Par exemple, la sensation peut être plus importante lors d’un exercice physique, d’une longue promenade, ou après plusieurs heures passées debout. Les personnes atteintes de prolapsus disent également ressentir une petite masse à l’entrée du vagin. Heureusement, ces symptômes, s’ils sont inconfortables, sont rarement douloureux.
De plus, le prolapsus peut aussi se traduire par une incontinence urinaire, néanmoins pas dans tous les cas, de la constipation, et même une gêne durant les rapports sexuels.
Quelles sont les causes du prolapsus ?
Il peut évidemment y avoir de nombreuses causes à une descente d’organes. On pense souvent à la grossesse, puisque le poids du bébé a tendance à relativement affaiblir les muscles du plancher pelvien.
Mais si cela peut y contribuer, toute grossesse n’entraîne pas nécessairement un prolapsus. Il peut, en effet, toucher des femmes de tout âge, et à tout moment de leur vie, pas seulement en post-partum.
On sait toutefois que de nombreux accouchements peuvent favoriser les risques de prolapsus, mais pas nécessairement en provoquer un. De la même manière, le surpoids va également être un facteur de risques de la descente d’organes, tout comme la constipation chronique, la ménopause, ou tout simplement de nombreuses chirurgies au niveau du bassin.
Chez certaines sportives, le développement excessif des muscles abdominaux pourrait également être une des causes du prolapsus.
Peut-on prévenir la descente d’organes ?
Étant donné que cette pathologie est provoquée par un affaiblissement des muscles du périnée, il existe de nombreux moyens de l’éviter. Il faut savoir que les muscles de celui-ci risquent de s’affaisser lorsqu’ils doivent supporter un trop grand poids au niveau de l’abdomen.
De cette manière, le traitement du surpoids et de la constipation chronique est un bon moyen d’éviter le prolapsus. Comme la descente d’organes est souvent présente à la ménopause, l’idéal pourrait être de commencer un traitement hormonal substitutif.
Cela évitera la perte d’élasticité des muscles du périnée, qui survient généralement au moment de la ménopause. Ainsi, comme pour toute pathologie, c’est en réduisant les facteurs de risque que nous diminuons nos chances d’en souffrir.
Ensuite, comme le prolapsus touche tout de même couramment les femmes enceintes ou en post-partum, de plus grandes précautions peuvent être prises. Durant l’accouchement, il faudrait privilégier une meilleure protection du périnée, et des muscles du plancher pelvien.
Toutefois, ce n’est évidemment pas quelque chose que l’on peut contrôler entièrement, de par l’urgence de la situation. Aussi, la dernière solution pour prévenir la descente d’organes sera évidemment la plus efficace.
Comme dans la lutte contre l’incontinence, le meilleur moyen d’éviter la descente d’organes est de renforcer son plancher pelvien.
Qu’il s’agisse d’une rééducation après l’accouchement, ou simplement de muscler son périnée fréquemment, le renforcement du plancher pelvien sera toujours la meilleure solution pour éviter le prolapsus. De plus, cela permettra d’éviter de manière générale les fuites urinaires, ou d’autres types de troubles du bassin.
Existe-t-il des traitements pour le prolapsus ?
Pour soigner les patientes atteintes de descente d’organes, il n’existe que deux solutions possibles. La première vient d’ailleurs juste d’être évoquée. En effet, si le renforcement du périnée est un excellent moyen de prévenir le prolapsus, c’est aussi la solution idéale pour le contrer.
Dans les cas de descente d’organe faible ou moyenne, le médecin va conseiller à la patiente un véritable entrainement du plancher pelvien.
Cela ne va pas directement faire remonter les organes, mais bien diminuer et ralentir l’ampleur de leur descente. Aussi, la patiente aura beaucoup moins de symptômes, et cela améliorera considérablement son quotidien.
La seconde manière de soigner une descente d’organes passe par la chirurgie. C’est généralement la solution privilégiée pour les cas les plus avancés. L’intervention chirurgicale consistera donc à replacer et fixer l’organe qui souffrait de prolapsus. Il s’agit toutefois d’une intervention plus lourde, et provoquant de nombreux désagréments sur le long terme. Il est donc préférable de consulter un médecin dès les premiers symptômes, pour pouvoir remédier au problème en amont.