Ménopause et incontinence urinaire, quel est le lien ?
Les pertes urinaires provoquées par la ménopause sont une réalité pour beaucoup de femmes. En effet, si 50 % des femmes sont touchées par l’incontinence urinaire au cours de leur vie, ce chiffre augmente dès lors que la ménopause arrive. Focus sur les raisons qui provoquent ce phénomène, pour lequel il existe des traitements adaptés.
Dans cet article
Qu’est-ce que la ménopause ?
En France, la ménopause concerne les femmes à partir de 51 ans, bien qu’elle puisse apparaître à partir de 45 ans chez certaines personnes. Cette étape de la vie d’une femme se divise, selon les spécialistes, en trois phases :
- La préménopause, c’est la période avant les dernières règles. Elle peut durer entre 5 à 10 ans. C’est une période durant laquelle la femme va observer un cycle menstruel irrégulier.
- La périménopause, qui indique la phase durant laquelle surviennent les premiers troubles liés à la ménopause.
- La post-ménopause, qui désigne la période suivant la périménopause.
La ménopause et ses symptômes
La ménopause se traduit par une diminution progressive de la sécrétion de progestérone et d’œstrogène produit par les ovaires, ayant comme conséquence l’arrêt total des règles et de l’ovulation.
La ménopause se manifeste donc par l’absence de menstruation et a comme conséquences l’apparition de symptômes physiques, comme des bouffées de chaleur sèches, des sueurs nocturnes, une sécheresse vaginale, des irritations, mais aussi des symptômes non physiques, comme des troubles de l’humeur et du sommeil. Une autre conséquence moins connue de la ménopause, mais que beaucoup de femmes expérimentent, sont les fuites urinaires.
Pourquoi la ménopause peut être un facteur d’incontinences ?
La réduction d’œstrogènes peut entraîner l’amincissement de la muqueuse recouvrant la vessie et l’affaiblissement des tissus pelviens et vaginaux, ayant comme conséquence l’apparition de fuites involontaires d’urine.
C’est ce qu’on appelle l’incontinence d’effort. Une petite toux, un éternuement, des rires ou toute autre contraction de l’abdomen suffisent pour libérer, sans le vouloir, l’urine. Un problème dérangeant et très contraignant.
Deux autres raisons principales expliquent ce phénomène. La première concerne le muscle urinaire qui permet la rétention de l’urine, aussi appelé le sphincter urinaire. Ce muscle possède une croissance et une puissance directement liée à l’imprégnation hormonale.
Par conséquent, si le taux d’œstrogènes diminue de manière significative, la force du sphincter urinaire se réduit également. La deuxième raison concerne l’ensemble de la musculature périnéale. Plus celle-ci est affaiblie, plus le risque d’incontinences chez les femmes ménopausées est élevé.
La ménopause et les urines odorantes
On parle beaucoup de la sécheresse vaginale comme symptôme de la ménopause, mais moins des urines odorantes qui peuvent l’accompagner. Pourtant ce problème est bien réel. Ces mauvaises odeurs sont dues au fait d’une modification du pH vaginal une fois que la femme entre en ménopause.
Ce phénomène est bien plus courant que ce que l’on imagine et des solutions existent pour y mettre fin comme, par exemple, un changement du régime alimentaire.
Quels que soient les symptômes expérimentés, il est primordial d’en parler avec votre médecin traitant ou directement à votre gynécologue.
Que disent les études à ce sujet ?
Un sondage mené aux États-Unis par l’université de Dartmouth affirme que le pourcentage de femmes concernées par ce problème s’élève à 43%. Selon d’autres recherches, un tiers des femmes souffrent de sécheresse vaginale et de douleurs pendant les rapports sexuels.
Malheureusement, ces recherches prennent très peu en compte le facteur d’incontinence. De plus, souvent associées à une image dégradante, beaucoup de femmes n’osent pas en parler, faisant de l’incontinence un sujet tabou. Il est donc difficile d’évaluer le pourcentage exact de femmes en ménopause touchées par ce phénomène.
Que faire pour résoudre ce problème ?
Dans le cas d’une incontinence liée à la ménopause, il est recommandé d’en parler avec son médecin traitant. Ce dernier évaluera correctement la situation et saura prescrire, si besoin, un traitement hormonal substitutif par voie locale, cutanée ou vaginale. La plupart des études démontrent que ce type de traitement diminue grandement le problème de fuites urinaires.
Ce traitement à base d’œstrogènes est disponible sous forme de crèmes, d’ovules vaginaux ou de comprimés. Dans certains cas, la chirurgie peut également être recommandée. Sachez qu’il existe aussi des protections spécialement conçues pour protéger des fuites et des odeurs.
À tout cela, ajoutez les exercices de Kegel à une routine quotidienne. La mise en pratique est simple et peut se faire à domicile. Pour cela, il suffit de s’asseoir où s’allonger sur le dos et de contracter le périnée durant au moins 5 secondes, relâcher durant 10 secondes et recommencer.
Ces exercices ne prennent que quelques minutes par jour et permettent de renforcer le plancher pelvien, réduisant ainsi les risques de fuites, voire les faire totalement disparaître !
L’incontinence ne doit pas empêcher les femmes d’entreprendre des activités. Transition naturelle, la ménopause est également signe de bonne santé et elle ne doit pas être vécue uniquement dans la douleur.
C’est pourquoi il est important d’oser parler de chaque symptôme ressenti afin de mettre en place un traitement adapté, et ainsi trouver une solution correspondant à ses besoins.