Qu’est-ce que l’incontinence par impériosité ?
Parmi les types d’incontinence, l’incontinence par impériosité est celle ressentie comme la plus handicapante au quotidien. Malheureusement, encore beaucoup de personnes ne consultent pas par peur, ou parce que ce problème et ses solutions sont encore mal connus. Nous vous expliquons donc dans cet article, ce qu’est l’incontinence par impériosité et quelles sont les solutions pour en finir.
Dans cet article
À quoi correspond exactement l’incontinence par impériosité ?
L’incontinence par impériosité est caractérisée par une perte d’urine accompagnée ou précédée d’une irrépressible envie d’uriner. La personne ne peut alors pas attendre et va donc immédiatement uriner de quelques gouttes à toute la vessie, selon la gravité de l’incontinence.
Elle concerne 10 % à 20 % des femmes souffrant d’incontinence urinaire. Elle est donc très handicapante au quotidien et cause des problèmes d’hygiène et de confort, mais aussi pour mener une vie sociale normale.
Quelles sont les différences entre l’incontinence par impériosité, l’incontinence d’effort et l’incontinence mixte ?
L’incontinence d’effort correspond à une fuite d’urine involontaire lors d’un effort. Cela peut arriver lorsque la personne tousse, rit, éternue, quand elle saute, court ou fait du sport. Elle ne s’accompagne donc pas de la forte envie d’uriner comme pour l’incontinence par impériosité.
Mais une miction involontaire a toujours lieu. Pour ce qui est de l’incontinence mixte, il s’agit d’une incontinence mêlant des symptômes de l’incontinence d’effort et de l’incontinence par impériosité.
Enfin, il existe aussi d’autres types d’incontinences liées à des troubles dans les fonctions cognitives, métaboliques, ou des troubles psychologiques.
Quelles peuvent être les causes de l’incontinence par impériosité ?
Le muscle de la paroi de la vessie est généralement mis en cause dans l’incontinence par impériosité. Ce muscle, nommé détrusor, permet par sa contraction l’évacuation de l’urine. Dans le cas de l’incontinence par impériosité, le détrusor est en hyperactivité et se contracte de manière involontaire.
Cela a pour conséquence de pousser l’urine hors de la vessie, sans que les sphincters ne puissent la retenir. D’où la sensation urgente de devoir uriner, et ce sans pouvoir se contenir.
L’incontinence par impériosité n’est pas une maladie, mais un symptôme. Ainsi, les différentes raisons d’une incontinence par impériosité peuvent être :
- Une irritation de la paroi de la vessie : à cause d’une cystite, d’un calcul ou encore une tumeur.
- Quelque chose peut faire obstacle sous la vessie. Par exemple, si quelque chose fait pression sur l’urètre ou s’il y a présence de sténoses urétrales, comme une cicatrice dans ou autour de l’urètre.
- Cela peut aussi être dû à un traitement médical : les opioïdes ou encore les alpha bloquants sont des médicaments qui peuvent causer l’incontinence par impériosité.
- Les causes sous-jacentes aux contractions du détrusor peuvent aussi être neurologiques, dans le cas d’un AVC, ou pour des maladies comme la sclérose en plaques, la neuropathie diabétique.
- Enfin, les causes peuvent être psychogènes : un traumatisme peut, par exemple, causer des incontinences par impériosité.
Qui est concerné par l’incontinence par impériosité ?
L’incontinence par impériosité est beaucoup plus fréquente chez les femmes que chez les hommes. Chez ces derniers, ce seront souvent des problèmes prostatiques ou des médicaments qui causent l’incontinence.
Chez les femmes, le risque d’avoir une incontinence urinaire augmente avec l’âge : les femmes plus âgées sont donc plus souvent concernées. En effet, alors que les chances d’avoir une incontinence urinaire avant 25 ans sont de moins de 20 %, elles passent à plus de 45 % après 75 ans.
La ménopause, les accouchements, les traumatismes obstétricaux, mais aussi la génétique, peuvent augmenter le risque d’incontinence.
Est-il possible de prévenir l’apparition de l’incontinence par impériosité ?
Comme nous l’avons vu, beaucoup de facteurs engendrant l’incontinence ne peuvent pas être évités, tels que la ménopause et le vieillissement. Les points sur lesquels se prémunir sont peu nombreux, mais quelques conseils existent :
- S’il y a problèmes d’incontinence pendant la grossesse ou des traumatismes obstétricaux lors de l’accouchement, une rééducation périnéo-sphinctérienne doit absolument être mise en place.
- Ne jamais attendre pour soigner des problèmes au niveau de la vessie, particulièrement lorsqu’il s’agit de cystites.
- Pour éviter d’irriter la vessie, il vaut mieux aussi éviter les boissons alcoolisées, le café et le thé.
- Enfin, la cigarette aussi peut être mise en cause dans l’irritation de la vessie.
Quels sont les moyens de traitement de l’incontinence par impériosité ?
La rééducation périnéo-sphinctérienne
Ici, il s’agit de rééduquer le périnée et le sphincter pour un meilleur contrôle de sa vessie :
Par un traitement comportemental : établir un calendrier mictionnel journalier.
Ou par électrostimulation du détrusor pour inhiber celui-ci et faire baisser son hyperactivité.
Le traitement médical
Certains traitements médicaux permettent aussi de limiter la contraction du détrusor. On prescrira généralement des anticholinergiques tels que l’oxybutynine, la toltérodine ou encore le chlorure de trospium. Ce genre de traitement peut soulager la personne un certain temps, mais généralement d’autres traitements devront être mis en place pour le long terme.
Les interventions chirurgicales
Enfin, des interventions chirurgicales peuvent être effectuées. Il est possible d’implanter de la toxine botulique (du botox) ou de poser une bandelette sous-urétrale pour resserrer l’urètre. On peut aussi faire pénétrer un anticholinergique directement dans la vessie, notamment si la personne est réfractaire aux traitements oraux.
Conclusion
L’incontinence par impériosité est très handicapante au quotidien et peut conduire à l’isolement des personnes. Les causes peuvent être nombreuses, mais des traitements adaptés à chacune d’entre elles existent aujourd’hui.