Le lien entre diabète et incontinence urinaire
Le diabète est souvent lié à l’hyperglycémie, aux problèmes nerveux et aux maladies rénales, mais l’incontinence urinaire peut également faire partie du lot des complications possibles.
Les problèmes de contrôle de la vessie causés dûs une affection neurologique sont connus sous le nom de vessie neurogène.
Or chez les personnes atteintes de diabète, l’incontinence urinaire peut être une condition progressive, provoquant des fuites diurnes et nocturnes.
Mais pourquoi le diabète entraîne-t-il un risque accru d’incontinence ?
Dans cet article
Quels sont les différents types d’incontinence ?
Avant toute chose, une petite piqûre de rappel avec les différents types d’incontinences urinaires :
- Incontinence d’effort : elle se produit lorsqu’une pression exercée sur la vessie provoque des fuites involontaires
- Incontinence par impériosité : perte d’urine associée à une envie soudaine et forte d’uriner
- Incontinence par regorgement : elle se produit lorsque la vessie ne se vide pas correctement, ce qui entraîne des fuites d’urine dans des circonstances non désirées
- Incontinence fonctionnelle : elle survient lorsqu’une personne ne peut pas aller aux toilettes pour des raisons physiques ou mentales
- Incontinence transitoire : un type d’incontinence causé par une maladie ou un problème temporaire de courte durée
- Énurésie nocturne : miction involontaire qui se produit la nuit pendant le sommeil, après l’âge où une personne devrait être capable de contrôler sa vessie
- Incontinence fécale : incapacité à contrôler les selles, entraînant une souillure involontaire
Dommages sur les nerfs
L’une des complications les plus courantes du diabète est la lésion nerveuse, ou neuropathie, qui est causée par un taux de sucre élevé dans le sang.
Notre corps possède en effet un réseau de nerfs autonomes qui vont du cœur à la vessie. Notre système nerveux se compose de quatre parties principales, qui comprennent les nerfs crâniens, centraux, périphériques et autonomes.
Le diabète endommage souvent les nerfs périphériques, autonomes et crâniens. Les nerfs autonomes vont de la moelle épinière aux poumons, au cœur, à l’estomac, aux intestins, à la vessie et aux organes sexuels.
Les nerfs de la vessie et des intestins peuvent donc être affectés par la neuropathie diabétique, ce qui entraîne des problèmes de contrôle de vessie et des intestins.
Ces problèmes peuvent comprendre une diminution de la sensation vésicale, une faiblesse des muscles vésicaux et une vessie hyperactive (pouvant entraîner une incontinence par impériosité).
Diminution de la mobilité
La neuropathie diabétique peut également affecter les mains et les jambes, ce qui peut contribuer à l’incontinence, car les gens peuvent avoir du mal à se rendre aux toilettes assez rapidement.
La neuropathie peut être bilatérale ou affecter des nerfs individuels.
Par exemple, les lésions péronières courantes provoquent les fameuses “chutes de plain pieds”. Il s’agit d’une faiblesse musculaire qui rend difficile le soulèvement de la partie avant du pied et des orteils, ce qui a pour conséquence de faire traîner le pied sur le sol et provoquer des accidents.
La prévalence de l’obésité dans le diabète de type 2
Si vous êtes en surpoids ou obèse, vous avez plus de risques de développer un diabète de type 2.
Cela est particulièrement vrai si vous avez un excès de poids au niveau de l’estomac. La graisse abdominale peut amener les cellules adipeuses à libérer des substances chimiques “pro-inflammatoires”.
Cela rend l’organisme moins sensible à l’insuline qu’il produit, en raison de la perturbation du fonctionnement des cellules sensibles à l’insuline.
On estime que chaque augmentation de 5 unités de l’indice de masse corporelle est associée à un risque de prévalence de l’incontinence allant jusqu’à 50 %.
Le port d’une surcharge pondérale excessive entraîne une sollicitation des muscles du plancher pelvien, comparable à une femme en fin de grossesse, période durant laquelle les fuites sont fréquentes.
Un poids corporel élevé peut également accroître la pression abdominale, ce qui augmente la pression vésicale et la mobilité urétrale.
Une réduction de 5 % du poids corporel menée en parallèle d’exercices réguliers d’intensité modérée pourrait réduire de plus de 50% votre risque de diabète de type 2, une raison suffisante de maintenir un poids santé !
Un système immunitaire faible
Chez les personnes atteintes de diabète de type 2, l’individu ne produit pas assez d’insuline ou ne l’utilise pas immédiatement.
C’est ce qu’on appelle l’insulinorésistance.
Ces deux types de diabète peuvent réduire considérablement l’action du système immunitaire. Les personnes atteintes de diabète sont souvent plus sujettes aux infections de la vessie, qui peuvent provoquer une incontinence par impériosité.
Les coûts engendrés par l’incontinence urinaire sont plus élevés que ceux liés au traitement des pneumonies, de la grippe et du cancer du sein selon ce rapport.
Références :
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2848400/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2706373/