Incontinence urinaire chez la femme : causes et traitements
L’incontinence urinaire est la perte incontrôlable et involontaire de petites quantités d’urine qui se produit de jour comme de nuit.
Ce n’est pas une pathologie en soi, mais cela peut être le symptôme d’un trouble physique.
Si de nombreuses personnes n’osent pas en parler à leur médecin, on remarque que c’est un trouble qui affecte plus fréquemment les femmes que les hommes, et s’aggrave généralement avec l’âge.
Toutefois, il existe des solutions à l’incontinence, qui peuvent aider à la réduire ou la contrôler, même si elle persiste depuis plusieurs mois ou plusieurs années.
Dans cet article
Quelques chiffres pour commencer
L’incontinence urinaire est un phénomène commun pour une majeure partie de la population féminine, puisqu’on estime que cela atteint au moins une femme sur quatre en France, peu importe leur âge.
Les dernières études statistiques de l’OMS, ou Organisme Mondial de la Santé, nous indiquent d’ailleurs que sur 1 million de français adultes qui souffrent d’une quelconque forme d’incontinence, plus de 75% d’entre eux sont des femmes.
On sait aussi que cela affecte à peu près 200 millions de personnes dans le monde.
Si l’incontinence en tant que telle n’est pas nécessairement constatée, les chiffres nous informent qu’une femme adulte sur quatre connaît des épisodes de fuite urinaire au cours de sa vie. De plus, l’incontinence d’effort est la forme la plus répandue.
En effet, environ 15 millions de femmes en Europe en souffrent. Aussi, il faut savoir que la grossesse, l’accouchement et la ménopause peuvent être d’importants facteurs dans les problèmes d’incontinence urinaire chez la femme.
De ce fait, les symptômes ont tendance à s’aggraver avec l’âge, et environ 23 % des femmes de plus de 60 ans reconnaissent souffrir d’incontinence.
Enfin, on estime que les femmes atteintes d’incontinence urinaire attendent plus de six ans avant d’avoir un diagnostic et un traitement concernant le problème.
Les causes les plus répandues de l’incontinence
La forme la plus commune de fuite urinaire est l’incontinence dite « d’effort », et, comme elle est due à une forte pression dans l’abdomen, elle peut être provoquée par la grossesse, l’accouchement, la ménopause, suite à la chute des œstrogènes entrainant une faiblesse des muscles du périnée, à l’âge, le surpoids, et même, parfois, certaines procédures chirurgicales comme l’hystérectomie.
Il existe également une forme d’incontinence dite « par impériosité », c’est-à-dire qu’elle se caractérise par une fuite d’urine, accompagnée ou précédée d’un besoin urgent d’uriner.
Cela aboutit généralement à une miction qui ne peut être retenue ou différée. Les causes de ce type de fuites sont parmi les plus courantes.
Elles peuvent être due à une inflammation de la couche muqueuse de la vessie juqu’à des conditions neurologiques particulières, telles qu’un AVC ou la maladie de Parkinson.
L’incontinence de débordement, le troisième type de fuites urinaires, est due à une obstruction de la vessie. Elle est généralement provoquée par d’autres pathologies ou problèmes.
Notamment, elle peut être causée par une tumeur au niveau de la vessie, mais aussi des calculs urinaires, une chirurgie complexe, et même la constipation.
Enfin, l’incontinence totale provient généralement de problèmes plus graves, comme une anatomie particulière depuis la naissance, une blessure à la moelle épinière entrainant une altération des signaux nerveux entre le cerveau et la vessie, ou encore une fistule venant presser sur la vessie.
Les traitements de l’incontinence urinaire
Il existe de nombreux traitements pour l’incontinence urinaire, dépendamment du type de fuites urinaires, de l’âge et de l’état de santé général du patient.
En général, le médecin recommande en premier des exercices pour renforcer les muscles du plancher pelvien et du périnée, qui amèneront à un meilleur contrôle du sphincter urinaire.
Pour cela, on peut commencer à s’entraîner à contrôler son envie d’uriner, et donc à retarder la miction.
On peut aussi essayer la technique dite de « double miction », qui consiste à uriner, attendre quelques minutes, et uriner de nouveau.
Enfin, certains spécialistes conseillent à leurs patients de programmer leurs passages aux toilettes, pour aller vers un meilleur contrôle de sa vessie. Par exemple, on peut décider d’aller uriner toutes les deux heures seulement, et ne pas y aller entre temps.
Ces entraînements de la vessie permettent au patient de reprendre graduellement le contrôle de son système urinaire, et l’aident progressivement à lutter contre l’incontinence.
Existe-t-il des moyens médicaux pour traiter l’incontinence chez la femme ?
Il existe également des dispositifs médicaux, conçus uniquement pour les femmes, comme les inserts urétraux pour éviter les fuites pendant l’activité physique et les pessaires qui tiennent la vessie en place tout au long de la journée.
Il y a aussi les agents gonflants qui permettent de garder l’urètre fermé, le botox injecté directement dans les parois de la vessie, et les stimulateurs du nerf sacré qui émettent des impulsions électriques dans la moelle épinière, pour un meilleur contrôle de la vessie.
Enfin, certains spécialistes proposent même une thérapie par radiofréquence, qui va réchauffer les tissus des canaux urinaires et permettre, après leur guérison, qu’ils soient plus fermes et contrôlent mieux la vessie.
Pour conclure
Ainsi, si l’incontinence urinaire n’est pas considérée comme une pathologie, elle peut tout de même être embarrassante et gêner nos activités quotidiennes. Il est donc fortement recommandé de consulter un médecin dès les premiers symptômes, pour pouvoir contrôler le problème, voire découvrir s’il n’est pas dû à quelque chose de plus grave.